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Historique


HISTORIQUE à partir des renseignements de divers livres et documents anciens

En Quimper, non loin des remparts, à 20 mètres d’altitude, sur la colline de Creac’h Euzen, subsistent quelques rares bâtiments, témoins d’un riche passé seigneurial dont un important manoir : « Le MANOIR LAËNNEC ».

Un acte authentique, datant de 1504, en donne le nom des anciens propriétaires.

Dans la cadre d'une réforme nécessaire, le concile de TRENTE, réuni en deux périodes (1545-1552/1563-1566), avait demandé la création dans chaque ville épiscopale, d’un séminaire pour une meilleure formation du clergé.

Vers 1669, à l’initiative de l’abbé Maurice PICOT, recteur de Plouguernevel, soutenu par Monseigneur de COËTLOGON, après entente en 1669, suivi d’un compromis en 1677, se réalise l’achat du manoir de Créac’h Euzen en Quimper, pour la somme de 9000 livres, vendu par Dame Roberte de Kerloegen.

Après aménagements et agrandissements (tour Nord-Est et bâtiment Ouest), le 21 avril 1678, a lieu la pose de la première pierre d’une chapelle. En 1679, le jour de la Trinité, on mentionne sa consécration et une première ordination.

Le premier Supérieur du séminaire est M. Abgrall (1669-1678)

En 1689, on note l’installation de M. Rannou (impulsion donnée par Michel Le Nobletz et les missions du Bienheureux Maunoir).

Cette chapelle se révéla vite trop petite ; seul, demeure aujourd'hui le clocheton.

Enfin, de 1706 à 1724, se réalisera, sous la direction de M. Caro, l’édification de l’actuelle chapelle du Saint Esprit, plus adaptée et plus grande.

Les travaux de construction du Séminaire seront achevés par Mgr de Ploeucq, décédé en 1739.

En 1724, M. Louis Raoult, chanoine de la Cathédrale, est nommé Supérieur du Séminaire.

En 1768, décès de Mgr Farcy de Cuillé.

En 1791, pendant les troubles de la Révolution, Henry Liscoat est le Supérieur du séminaire et l’on compte 5 professeurs et 58 étudiants en Théologie.

Arrive alors l’évêque « jureur » Expilly qui installe un autre Supérieur et directeur. Tous les ecclésiastiques refusent le serment exigé et la plupart des séminaristes se dispersent en ville. Beaucoup paieront ce refus de leur vie.

Le 16 Avril 1791, le « Conseil Départemental » prononce l’expulsion et M. Liscoat est contraint de quitter Quimper. Le séminaire demeure à peu près vide. Il deviendra une prison pour les ecclésiastiques qui refusent le serment et qui auront été dénoncés.

En 1793, la municipalité prend possession des bâtiments et, peu après, y installe un « Hôpital Militaire » de 500 lits.

En 1794, les malades et « bastards » des hôpitaux Saint-Antoine et Sainte-Catherine y sont hébergés.

En 1801, on mentionne la création d’un hospice pour aliénés et la présence des sœurs Ursulines.

En 1805, Mgr Dombideau essaie de se faire restituer cet ancien séminaire, devenu hospice, sans succès. Il ne peut obtenir qu'une partie de l'ancien collège des Jésuites.

En février1807, période de détresse et de pénurie, l’Hospice, endetté, doit confier plus de 160 enfants à des nourrices en extérieur ; ils y restent 250 malades et vieillards.

En 1811, Napoléon signe un décret concernant « les enfants trouvés ou abandonnés, et orphelins pauvres » qui impose la pratique du « Tour », situé près de la porte des Hospices.

En 1812, il faudra que la sœur « tourière » trouve à plusieurs reprises un enfant mort dans le « Tour » pour que la Commission se décide enfin à l’agrandir.

En 1818, un projet est soumis au « Conseil Général », tendant à construire dans l’enclos de l’Hôpital (ancien Séminaire) un dépôt pour « aliénés ».

En 1826, le projet est réalisé, puis cette annexe se sépare de l’Hôpital et devient autonome : ce sera le futur Hôpital Psychiatrique Sainte Athanase.

Jusqu’en 1831, les « Sœurs Hospitalières » seront présentes et assureront un minimum dans une grande pauvreté.

En 1831, on note l'arrivée de six religieuses de la Congrégation des Filles du Saint Esprit. La première supérieure est sœur Marie-Xavier de Poulpiquet.

En 1834, le préfet du Finistère sollicite les sœurs de l'Hospice pour aller soigner les malades indigents de la ville de Pont-L'Abbé, atteinte de choléra : deux sœurs partent aussitôt et y demeurent tout le temps de l'épidémie.

En 1835, Prosper Mérimée visite Quimper et vient à l'hospice et à la chapelle. Voici son commentaire : « L'ensemble est exemplaire de l'architecture classique de la fin du XVII°-début XVIII°siècle et quant à la chapelle, elle constitue une très belle illustration de la conception architecturale de l'ordre Jésuite »

En 1877, les annales de la Communauté notent que : « les sœurs visitent tous les enfants assistés, dans tout l'arrondissement de Quimper ».

En 1878, une croix de granit est élevée devant le dispensaire anti-vénérien et anti-tuberculeux (actuellement emplacement des Impôts)

En 1880, l'hospice de Quimper est classé dans la catégorie des hospices mixtes ou militarisés : deux sœurs quittent l'hospice pour tenir la lingerie à l'asile St-Athanase avec deux ouvrières.

En 1886, l'abbé Abgrall est nommé aumônier ; il restera aumônier de l'hospice pendant 40 ans.

En 1904, la Supérieure reçoit l'ordre de ne plus faire les prières dans les salles des malades et des vieillards.En 1928, un économe est nommé. Dès le mois d'octobre, sœur Joseph prépare les sœurs pour le diplôme d'infirmière de la Croix Rouge.

En 1931, des internes arrivent à l'hôpital où une nouvelle salle d'opération est créée et de l'outillage moderne est mis à la disposition des docteurs.

En 1934, à l'hôpital, a lieu l'examen pour le diplôme d'infirmière : sur 50 candidats, il y a 46 religieuses dont 23 filles du Saint-Esprit.

En 1939, la guerre est déclarée. En septembre, le personnel homme s'en va, les salles 5 et 6 sont évacuées et les militaires en prennent possession.

En 1940, le 11 juin, deux convois de blessés français, l'un de 40, l'autre de 36, arrivent à l'hôpital. Le 18 juin, on annonce l'arrivée des Allemands. Plusieurs familles veulent reprendre leurs malades. Le 20 juin, des officiers allemands visitent l'hôpital, les salles d'opérations et les différents pavillons. En octobre, ils reviennent prendre les officiers français hospitalisés pour les conduire dans un camp à Rennes.

En 1944, en mai, un bombardement atteint le quartier de la gare. En août, Quimper est en état de siège. Les blessés arrivent nombreux. Trois docteurs se relaient pour passer les nuits à l'hôpital.

En octobre 1947, l'hôpital ouvre une école d'infirmières.

En 1951, projet d'un nouvel hôpital et restauration des anciens locaux. Un nouveau bâtiment est construit pour recevoir l'ensemble des bureaux, le logement du directeur et de l'aumônier.

En novembre 1956, des travaux de restauration de la chapelle sont entrepris car elle est dans un état pitoyable. Les ouvriers de l'entreprise Grevet y font une découverte surprenante : une cavité bourrée de moellons, dans l'emplacement d'une ancienne porte, contient deux reliquaires en plomb. Grâce aux documents d'archives, il s'agirait des cœurs de Mgr Farcy de Cuillé, de Mgr de Ploeuc et de Mgr de Kervers, évêque de Tréguier.

En 1965, nouveau contrat entre le centre hospitalier et la Congrégation pour le calcul des indemnités allouées aux religieuses. De plus en plus, la place est faite au personnel laïque.

Jusqu'en 1958, des services religieux ont été célébrés dans la chapelle, puis elle a été progressivement laissée à l'abandon.

La chapelle au début du XXe siècle

La maternité est restée en activité jusqu'en 1980 puis transférée dans l'actuel hôpital Laënnec.

Le 21 mai 1999, les façades et toitures de l'ancien grand séminaire et de sa chapelle sont inscrits aux Monuments Historiques de la ville de Quimper.

Le 11 avril 2013, le diocèse cède la chapelle pour un euro symbolique à l'association «L’œuvre de Saint-Joseph ». Le 3 octobre 2013, l'association « Les Ouvriers du Saint-Esprit » est créée pour entretenir et animer la chapelle. 

Travail provisoire de recherche, réalisé par Mme Y. de Roissy, adhérente de l'association des « Ouvriers du Saint-Esprit ».